C 'est toujours au cours de l'an de Grâce 1953, que John King, scénariste plus que prolifique, créa ce Cid français qu'est le Chevalier PANACHE, et qui devait donner son nom au magazine où parurent ses aventures pendant 27 ans !
Le ton donné aux illustrés pour la jeunesse, à l'instar de la politique de ces années, divisait la France en deux camps : journaux communistes, souvent pilotés par des intellectuels anti-américains d'un côté, et de l'autre, des journaux cocardiers! Au vu des activiés éditoriales de John King pendant la guerre, et des accents souvent nationalistes de ses diatribes, on comprend tout de suite que l'esprit des aventures du fameux chevalier se situait clairement de ce côté là. A travers la geste du très preux Vicomte Johann de Saint Brandit (excusez du peu !), il est invariablement question de croisades, de Maures à repousser hors du royaume, ou de territoires en Terre Sainte à restituer à l'Eglise. Les ennemis sont donc fourbes, et/ou sarrazins. Le tout se fait à cheval, à pied, ou en bateau, tout en invoquant à tue-tête toutes sortes de saints.
Numéro 24 de décembre 1954, est signé de ma plus belle plume... J'avais huit ans !
Fort heureusement, de nombreux épisodes très inspirés, notamment la quête pour débarasser une contrée étrange du dragon Frenyhrr ( relatée en 24 numéros), sauveront notre chevalier d'un jugement négatif.
Représentation fidèle de l'époque médiévale diront les uns, propagande nauséabonde diront les autres. L'esprit de la série survivra mal après le raz de marée de 1968. Et malgré des baisses de tirage réguliers, la série durera bon an mal an jusqu'en 1980, à la toute fin des éditions.
Malgré mon sincère attachement nostalgique à la série, je ne peux que conseiller aux curieux de cette période historique, de se reporter sur "les Tours de Bois-Maury" dans laquelle Hermann apporte un souffle de vérité.
Reste le charme d'une série qui, sans atteindre la qualité exceptionnelle d'un Prince Valiant, n'a pour autant pas à rougir du travail apporté 18 années durant par l'équipe composée de John Kingles pour l'histoire, et de Josh Square aux pinceaux.
Quelques exemples de séries médiévales de l'époque : Ivanhoé; Lancelot; Yvain; Blason d'or; Bayard; Marco Polo; En Garde; Mesire; Perceval; Oliver; Robin des Bois, Capitaine Courage ou encore Taroï.