Ce doit être la bête association d'idées : éruption volcanique + professeur agressé + la promesse faite à l'un de nos plus fidèles lecteurs de ce blog, qui me fait choisir tout naturellement choisir la couverture de cette semaine :
Mars 1973 : sortie du premier numéro d'un nouveau bimestriel des éditions ROA : Spécial Zaïtchick !
- Surfant sur le succès naissant de Strange et des héros Marvel qui y sont publiés depuis 4 ans par le cousin lyonnais LUG, John King contre-attaque en lui opposant son "journal des supra-héros".
Sortez vos trousses et écrivez. Ceci est un cas d'école de la copie conforme, jeu des "700 petites erreurs" poussé jusqu'à la caricature . Titre du cours : "Je n'ai pas d'idées en ce moment et je vais copier mon petit camarade sans vergogne".
Et le souci d'évocation du grand frère va du style de la peinture de la couverture (signé : Frasoni) jusqu'au moindre code typographique, en passant par l'esthétique évoquant Strange jusque dans l'ombre portée de son titre. Vous l'aurez compris, ce bimestriel, au demeurant plutôt bien foutu, ferait passer les pires sous-copies de peluches Pokémon made in Laos du stand de tir d'une fête foraine de province, pour des oeuvres d'art originales.
Curieusement, il n'y a à ma connaissance jamais eu de mensuel Zaïtchick, et la première parution du "supra-héros" le verra directement gratifié d'un "Spécial". Comme un jeu entre les deux éditeurs (qui ont aussi en commun d'avoir tous deux connu leur heure de gloire avec du petit format "classique"), Lug proposera à son tour un titre 2 ans plus tard, reprenant la mention "Spécial", puisque "Spécial Strange" verra le jour en 1975.
Couverture du n° 8 de mai 1974 : Alors en résidence forcée dans le camp de l'armée de Coëtquidan, où j'accomplissais péniblement mon devoir national, je me rappelle avoir découvert cette série avec le numéro ci-dessus acheté à la gare pendant une permission. Vous comprendrez donc en lisant la suite pourquoi j'ai désormais regardé l'infirmerie de l'armée d'un autre oeil, en rentrant à la caserne le lundi suivant.
Un peu Hulk, un peu Pantherman, un peu Serval aussi (Wolverine ? Connais pas.), l'histoire présente les aventures de Pierre Sarko (je vous jure que je n'invente rien !), professeur de biologie binoclard timide. Lors d'un voyage scolaire où il accompagne ses élèves sur le versant d'un volcan d'Auvergne qu'il croit éteint, il sauve deux élèves imprudents qui s'étaient aventurés dans son cratère. Bien entendu, celui-ci explose, et le professeur blessé est amené dans le laboratoire d'un camp de l'armée toute proche. Là, il découvre qu'il a été exposé à de la lave radioactive. Il est alors soumis à tout un tas de traitements inquiétants par des docteurs aux airs de savants fous tous droit sortis d'une planche de Tardi. Outre son insensibilité au feu, Sarko découvre effrayé qu'il dispose désormais du pouvoir de projeter de la lave en fusion ! Mais inquiet par les réactions intéressées des généraux, il décide de leur cacher ses pouvoirs pour préserver sa vie.
Mais une fois rentré chez lui, il est de nouveau harcelé par Karl Brun, un colonel plus perspicace que ses camarades : Le petit sketch de Sarko ne l'a pas convaincu, et il est bien décidé à faire des pouvoirs de ce dernier la propriété de l'Etat. Sarko décide alors de se cacher derrière le costume d'un justicier pour pouvoir faire justice sans être démasqué.
Désormais, il portera les nuits où le faible sera menacé par le fort, le nom d'un démon païen du feu :
Zaïtchick est né !
Je n'ai en ma possession que trois autres numéros de Zaïtchick : n° 3 - 12 et 17 (dernier de la série). Si quelqu'un en a à revendre, voire juste en photo, je suis preneur !
Vendredi prochain, j'éspère que j'aurai reçu ma toute dernière acquisition faite sur le net : une poupée mannequin de... "Günnar le Barbare", dans sa boîte d'origine des années 50 !
"Dépêche-toi, petit facteur..."